Haïti-Insécurité : L’opposition en a marre

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Réunis au sein de l’organisation baptisée « Secteur démocratique et populaire national », les opposants au régime en place disent en avoir assez de la dégradation du climat sécuritaire en Haïti.

Port-au-Prince, le 1er septembre 2020 :-La situation sécuritaire reste particulièrement incertaine en Haïti. Des gangs armés sont actifs dans plusieurs zones du pays. Le risque d’enlèvement contre rançon reste présent. L’opposition politique en a marre.

Des membres du secteur démocratique et populaire (archives)

Cette position, les adversaires du pouvoir en place l’ont exprimé le mardi 1 er septembre. Par la voix de sa porte parole, Marjorie Michel, le secteur démotique et populaire dresse un bilan sombre en ce qui concerne les conditions sécuritaires en Haïti. A tout point de vu, la situation présentée par l’ancienne ministre à la condition féminine s’avère préoccupante.

D’abord sur le plan environnemental, Marjorie Michel parle d’une Haïti dont le niveau de sécurité est au plus bas. Et quoi de plus probant comme preuve que les dégâts causés par le passage récemment de la tempête Laura sur le pays. Et pour mieux convaincre, madame Michel est revenue sur la mort tragique du docteur Jessica Jeanniton et son enfant de 10 mois, tous deux, emportés par les eaux.

La vulnérabilité d’Haïti en matière de sécurité est également une évidence en termes de criminalité. Lutte entre gangs rivaux, vol, viol, assassinat… « le pays classé parmi les plus pauvres de l’hémisphère occidental n’est pas en reste se plaint », la porte parole de l’opposition. « Les assassinats en cascade, survenus à Port-au-Prince ces deniers jours se veulent la dernière goutte qui renverse le vase », a donc indiqué Marjorie Michel.

En effet, le train de l’insécurité s’est déraillé ces deux dernières semaines dans la capitale haïtienne, fauchant la vie de plusieurs personnes, soutient la responsable de l’opposition. Du nombre des victimes, madame Michel a eu une pensée spéciale à l’endroit de bâtonnier de Port-au-Prince, Monferrier Dorval.

Et la peine de Marjorie Michel suite au meurtre de son professeur à la faculté de droits et des sciences économiques de l’université d’Est d’Haïti n’est pas différente de celle qu’elle éprouve après l’attaque perpétrée il y a moins de 24 heures contre des civils dans le quartier de Bel-air et ses environs, en plein cœur de Port-au-Prince. Il s’agit, selon Marjorie Michel, d’un massacre de trop, faisant référence à des événements du même type qui s’étaient produits quelques mois plus tôt, particulièrement à La Saline.

La situation sécuritaire en Haïti devient de plus en plus précaire, selon les leaders de l’opposition alors que les annonces du gouvernement pour rectifier le tir laissent à désirér. Tout aussi préoccupé que sa collègue, l’avocat André Michel met en cause la compétence de Normil Rameau à la tête de la police nationale.

Qui plus est, l’homme de loi et politicien, dont sa réputation en tant qu’opposant radical au régime en place n’est plus à faire, accuse le pouvoir d’être de mèche avec des chefs de gangs.

Jovenel Moise doit partir. La même chanson revient donc. La solution aux problèmes du pays, l’insécurité en particulier, passe nécessairement par le départ du président de la république. Apres plus de trois ans de bataille politique et tandis que la mobilisation s’essouffle, l’opposition demeure convaincue de pouvoir porter le chef de l’état à quitter le pouvoir prématurément.