Haïti-Insécurité : «Tel un voleur, la police s’attaquera aux bandits de Village de Dieu », dixit Lucmane Délile

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Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Lucmane Délile, se veut déterminé à ramener la paix dans le quartier de Village de Dieu. Suite à son ultimatum, ceux, parmi les riverains de cette baraque qui ne sont pas mêlés à des activités criminelles ont en effet quitté la zone. Maintenant est venue l’heure de donner l’assaut. Pour y parvenir, les forces de l’ordre entendent les surprendre et donc, à la manière d’un voleur, a indiqué, le 11 mai 2020, le ministre Delile.

Port-au-Prince, le 12 mai 2020 : L’assaut contre les hommes armés opérant à l’entrée sud de la capitale haïtienne, particulièrement dans la zone de Village de Dieu, interviendra à un moment où les fauteurs de trouble ne s’y attendront même pas. Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique en a ainsi répondu à la question de savoir à quand l’assaut annoncé dans ce quartier où règnent des chefs de gangs, terrorisant leur communauté et paralysant entre autres, la circulation de véhicules comme de personnes le long du boulevard du Bicentenaire ?

Il y a moins de trois semaines, dans la perspective d’une opération frontale pour déloger les bandits de Village de Dieu, le ministre de la justice avait donné un ultimtum de 72 heures aux résidents de ce quartier réputé à risque de Port-au-Prince de vider les lieux. En guise d’explication, Lucmane Délile avait évoqué la volonté des autorités de réduire au plus bas les risques d’éventuels dommages collatéraux.

Voila que le délai est expiré, mais que jusque-là l’opération n’a pas lieu. D’aucuns s’interrogent alors sur la capacité des autorités à agir, comme elles le laissent entendre. Mais qu’on ne s’y méprenne pas, semble dire le ministre Délile. Le titulaire du portefeuille de la Justice et de la Sécurité publique, affirme être en mesure de passer de la parole aux actes.

«Nous n’avions jamais dit que nous allions attaquer les bandits une fois que les gens auraient quitté Village de Dieu », a donc souligné Lucmane Délile. Cependant, tous nos dispositifs sont déjà mis en branle en vue de lancer la traque. Il n’est à présent qu’une question d’opportunité, a de plus fait savoir le numéro 2 du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN).

A Village de Dieu depuis, déjà quelque temps, l’existence ne se la coule pas douce. Ce quartier populaire, limitrophe de la primature est devenu une zone de non droit. Terrassé par la misère et miné par les conflits entre gangs rivaux, l’espoir qu’un climat de paix se rétablisse dans ce bidonville, parait plus grand que celui d’une opération de police pour traquer des bandits.