Haïti/Grève des greffiers, la justice handicapée

Jeudi 20 juillet 2017.- La grève entamée depuis plus de deux semaines par les greffiers des 18 juridictions du pays paralyse la chaîne pénale, déplorent, à la rédaction de Vant Bèf Info, des acteurs du système judicaire haïtien.
Le Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Saint-Marc, (Département de l’Artibonite) Me. Chesnel Fils Lovy dit reconnaître la justesse des revendications des greffiers qui réclament une revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail. Me. Lovy explique que par rapport à l’inflation les greffiers ne peuvent répondre réellement à leurs besoins avec ce qu’ils perçoivent comme salaire mensuel. 
Par ailleurs, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Saint-Marc, reproche le Pouvoir Exécutif, à travers le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique, de n’avoir rien fait pour résoudre cette crise qui secoue le système judiciaire haïtien.

Marc Arthur Mésidort, responsable du groupe d’action des Droits Humains dans la cité de Nissage Saget, abonde dans le même sens que Me. Lévy et plaide pour un salaire raisonnable pour les greffiers. Il admet que ce mouvement de grève a un impact négatif au niveau du régime pénal. Selon Marc Arthur Mésidort, les greffiers représentent le poumon de la chaîne pénale car, sans eux, dit-il, il ne peut y avoir des auditions ni des assises criminelles, entre autres. Ce qui va accroître le nombre de cas de détention préventive prolongée, argumente-t-il. 
Pour lui, l’Etat haïtien est en partie responsable du problème de la corruption qui ronge la justice à cause du salaire de misère qu’il octroie au personnel du système.
Aucun dossier n’est traité au tribunal de première instance de Saint Marc à cause de cette grève illimitée des grévistes. Une situation qui paralyse le fonctionnement régulier de la justice.
Vant Bèf Info