Haïti/Quand le Conseil Électoral Provisoire parle des élections sans préciser de dates

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Le nouveau Conseil Électoral Provisoire (CEP) a fait sa première sortie face à la presse ce mardi 5 avril 2016.

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Dans la salle de conférence exiguë de l’institution électorale située à Pétion-ville, tous les neuf conseillers électoraux, en tenue protocolaire étaient présents au bord d’une table nappée en bleu et rouge, a constaté un reporter de Vant Bèf Info  (VBI).

Le président de l’institution électorale, Léopold Berlanger, le seul conseiller à prendre la parole durant toute la conférence, a présenté un plan d’action en quatre (4) volets en vue de relancer le processus électoral.

– Le 1er volet
Le  premier axe comporte une évaluation de l’état des lieux. C’est à dire, prendre connaissance des dossiers relatifs aux élections antérieures, examiner la machine électorale et le  fonctionnement général de l’institution électorale, a expliqué le représentant du secteur de la Presse au sein du Conseil Électoral Provisoire.

Léopold Berlanger a précisé, entre autres, que ses paires auront à se pencher sur le budget de l’institution afin de répondre aux obligations financières, au niveau des émoluments du personnel, des dettes contractées auprès des fournisseurs de services et par la location d’espaces de bureaux.

– Le 2ème volet
Dans le cadre du deuxième volet, le Conseil Electoral Provisoire va entreprendre une série de réflexions et de dialogues avec les différents acteurs concernés dans le processus électoral, notamment les pouvoirs Exécutif et Législatif, renchéri le premier des conseillers.

Ces échanges permettront au CEP d’entendre les revandications et de recevoir les propositions des acteurs politiques autour du bon déroulement du processus électoral, a poursuivi Léopold Berlanger qui se donne pour mission d’établir un cadre de confiance.

Le président du CEP a aussi étalé les multiples attitudes passées qui ont souillé la machine électorale. Pour cela, il promet de doter l’institution électorale d’un code d’éthique.

-Le 3ème volet
La troisième phase vise le renforcement de l’institution électorale dans le cadre d’une relation tri-latérale : CEP/Pouvoir Exécutif/Communauté internationale. En ce sens, le conseil va entretenir de bonnes relations avec les partenaires internationaux tout en conservant son autonomie, a martelé Léopold Berlanger.
Il dit souhaiter, par ailleurs, une gestion financière institutionnalisée par rapport aux fonds alloués à l’organisation des joutes électorales.

-Le 4ème volet
La réouverture des dossiers des élections municipales, afin de publier, au plus vite, les résultats qui ne sont pas au niveau des instances contancieuses, constitue le dernier pilier du plan d’action du CEP.
Selon le président Berlanger, il n’y a que 59 cartels qui ne font pas objet de contestation. Pourtant, 81 dossiers sont au niveau des contentieux. Une situation qu’il juge un peu incorrecte et promet d’y remédier.

Ainsi, le conseil électoral provisoire s’engage à relancer dans le meilleur délai le processus électoral et dans de bonnes conditions.

– L’épineuse question de la Commission d’évaluation électorale

Le président de l’institution électorale n’a toutefois pas voulu clore son intervention sans aborder l’épineuse question de la formation de commission de vérification des élections du 25 octobre 2015. A ce sujet, Léopold Berlanger a soutenu que mette sur pied ou non une telle structure relève d’une décision politique. Donc, une telle prérogative ne relève pas de la compétence de l’institution électorale, a déclaré le conseiller.  Il a prôné que l’environnement politique soit assaini afin que les élections soient tenues dans de bonnes conditions.

« Il faut que le blocage politique soit levé, pour qu’il n’y ait pas de crises sur crises… » a souhaité le président du Conseil Électoral Provisoire.

Vant Bèf Info